Le 8 mars fait désormais partie des dates incontournables du calendrier des événements RH.
De nombreuses entreprises marocaines s’emploient depuis plusieurs années maintenant à célébrer cet anniversaire. Chacune déploie des initiatives diverses et variées afin de rendre hommage à leurs salariées, collaboratrices et cadres dirigeantes. Une façon de reconnaître la contribution des femmes à la croissance et au développement de l’Entreprise.
Mais ce moment singulier vient surtout nous éclairer sur la part définitivement acquise par la gente féminine dans le monde du travail. Longue et difficile bataille qui vient nous dire aussi qu’une véritable « révolution anthropologique » est en marche. Les barrières symboliques du monde du travail sont en train d’être levées, les représentations traditionnelles cassées et les rapports très autoritaires qu’il pouvait induire jusqu’alors forcément bousculés.
Cette dynamique est réelle et parfaitement inscrite dans le marbre. Certainement insuffisante. Parfois accompagnée de façon condescendante. Souvent peu ou mal cadrée sinon inspirée. Quelquefois conduite sans conviction sinon celle du moment médiatique. En clair, il reste encore beaucoup à faire et à agir pour soutenir, valoriser et promouvoir la place des femmes en Entreprise.
Les pistes de progrès sont connues. Elles sont sous d’autres cieux déjà largement expérimentées puis empruntées. Si pour chaque réalité sociale et culturelle, il convient d’apporter des solutions en propre, gageons que les avancées réalisées et éprouvées dans d’autres contrées pourraient nous offrir des perspectives d’actions concrètes.
Comment nourrir par là-même la dynamique engagée ?
A priori, quatre chapitres sont ouverts pour aider à cela : l’égalité salariale homme-femme ; les conditions de travail et de sécurité psychologique ; la lutte contre les discriminations et les stéréotypes ; l’accès au management et aux comités de direction et autres conseils d’administration.
Ces sujets nous interpellent. Quels axes faudrait-il retenir prioritairement ? Quels en seraient les volets marquants ? Comment les prendre en charge ? A quels coûts ? Quelle adhésion attendre de tous par rapport aux choix de politiques retenues ? Comment susciter l’engagement des organisations concernées ?
Et comme pour paraphraser une citation célèbre « La célébration est aisée mais le changement est difficile ».
Le 8 mars renvoie en définitive davantage à une question de militantisme et de ténacité pour que l’amélioration des droits sociaux des femmes et des conditions de leur participation à la vie économique trouve ancrage dans des réalités palpables portées par environnements acquis à ce changement.
De toute évidence, une seule journée n’y suffira pas.
Karim AMARA
