Approcher la notion de compétence est un exercice complexe tant ce concept est polysémique.
Loin d’essayer d’en délimiter précisément les contours, arrêtons-nous un instant sur ce qui est généralement entendu à travers la notion de compétence.
Etymologiquement, le mot compétence a pour origine le mot latin « competere ». Ce terme se compose du préfixe « com » qui signifie avec et de « petere » que l’on retrouve dans « pétition » et qui signifie à son tour demander à une autorité. Le vocable « competere » est à rapporter aussi à l’idée de « se rencontrer, coïncider, s’accorder, convenir ». Il indique une mise en action commune. Il peut s’entendre aussi comme « chercher à obtenir ensemble, en concurrence ». Il peut renvoyer par extension aux concepts de rivalité, de concurrence, de compétition et de compétitivité.
La définition aujourd’hui la plus souvent retenue (Larousse, Petit Robert, Orthodicacte) est celle pour qui « la compétence est la correspondance entre, d’une part, des connaissances et, d’autre part, des actes. La compétence, c’est l’aptitude, la capacité à accomplir certaines tâches ». Il y a là une véritable mise en symétrie à rapprocher de la notion de compétentia ou de juste rapport.
Le terme de compétence se comprend aujourd’hui comme étant la capacité à produire des résultats par l’acquis d’apprentissage d’une manière appropriée et dans un contexte défini.
Au demeurant, trois sens peuvent lui être attribués.
Compétence vs Autorité
Le premier renvoie tout d’abord à un sens juridique. On parlera de compétence comme d’une autorité donnée en raison d’une légitimité : celle d’un tribunal ou d’une personne qui peut porter un jugement reconnu ou qui peut par extension prendre une décision en raison de la reconnaissance qui faite de ses qualités. La compétence donne ainsi autorité ou reconnaissance à celui qui la possède.
Compétence vs Expertises
Dans son deuxième sens, la compétence renvoie au domaine d’activité d’un métier et à ses exigences propres. Il rejoint le sens précèdent puisque l’expertise donnerait autorité. Selon le Petit Robert, la compétence est « une connaissance, un savoir, une expérience qu’une personne a acquise dans tel ou tel domaine et qui lui donne qualité pour bien juger ». Dans une version plus contemporaine, le terme « Compétence » englobe les capacités techniques ce qui est désigné généralement par savoirs et savoir-faire mais aussi des éléments strictement cognitifs autrement dit les facultés à organiser et à utiliser les connaissances.
Compétence vs Coopération
Le mot compétence que l’on connaît aujourd’hui tient davantage à ce troisième sens. Hier, la compétence pouvait renvoyer à l’idée de rivalité et concurrence, termes progressivement remplacées par compétition. Cette notion est à rapprocher aujourd’hui de l’idée de « se rencontrer, coïncider, s’accorder, convenir ». Nous le rappelions un peu plus haut. La compétence peut ainsi se définir par la capacité à développer des interactions avec l’environnement au travers des qualités interpersonnelles ou des habiletés sociales particulières.
Nul doute qu’un enrichissement conceptuel a progressivement complété la définition de la notion de compétence. Celle- ci est désormais associée à des termes aux usages courants tels qu’aptitudes, capacités, habilités, qualification mais aussi attitudes, comportements, qualités, facultés cognitives et renvoie aux questions des valeurs personnelles et interpersonnelles, à celle de l’intelligence émotionnelle. Un bien large spectre, au demeurant.
Sans prétention aucune et de façon synthétique, retenons la définition qui suit pour en conserver l’essence.
« La compétence représenterait la capacité à mettre en œuvre de façon intelligible et de manière coordonnée des connaissances approfondies, des habilités, des attitudes et des comportements qui confèrent à celui qui les possède une aptitude à décider et une autorité certaine. »
Un essai forcément insuffisant mais qui nous permettra d’ouvrir la porte à nombreuses réflexions à caractère tant fonctionnel que prospectif et sur lesquelles nous ne manquerons pas de revenir.