Le saviez-vous ? Probablement. Le 16 Septembre dernier démarrait « la semaine du bonheur au travail » ! Et pour être plus précis, il s’agissait de la semaine internationale de la santé et de la sécurité au travail. Celle-ci s’achèverait donc. Elle ferait suite d’ailleurs à une autre journée : celle du 14 septembre portant sur la Journée mondiale des premiers secours. Elle précèderait le 13 Octobre qui, elle, est désignée comme la journée de fête des entreprises durant laquelle est célébré à son tour … le bonheur au travail.
Autant dire que le programme est bien chargé pour les Directions du Capital Humain !
Sous l’effet de modes ou sous la contrainte d’une actualité pressante, des concepts nouveaux apparaissent et sont régulièrement introduits pour approcher ces différentes problématiques. Mais, ils restent en grande partie englobés dans le cadre plus général de l’Hygiène et la Santé en Entreprise. Très justement, le Bien –être au travail n’est –il pas un avatar de la problématique de la santé et la sécurité au travail (SST) ? D’ailleurs, beaucoup d’observateurs rappellent non sans un certain cynisme que l’évocation du bonheur au travail est concomitante à l’augmentation des risques psycho-sociaux (RPS) qui explosent dans les entreprises. Elle en affecte tant les employés et les collaborateurs à titre individuel que collectivement à travers l’atteinte de la performance globale de l’Entreprise.
Nonobstant la montée des RPS, la problématique de santé et de sécurité aura été aussi rendue plus sensible à considérer les conséquences de la propagation du Covid-19 impactant tant la santé des salariés que la continuité en toute sécurité des activités des entreprises
Sous le feu de l‘actualité épidémiologique, le Ministère du travail et de l’insertion professionnelle avait publié en Mars dernier un guide sous forme de protocole d’entreprises reprenant les consignes et autres mesures de santé et de sécurité en rapport à la déclaration de l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire national.
Dans la foulée, la Confédération Générale des Entreprises au Maroc (CGEM) publié un rapport en collaboration avec l’O.I.T. sur la santé et la sécurité au travail pour les entreprises marocaines intitulé : « Santé et Sécurité au travail pour les entreprises marocaines ». Cette publication s’inscrit dans la perspective d’une « conscientisation » plus globale de cette exigence d’actions et de sensibilisation au HSE « Health, Safety & Environnent » mais aussi dans une projection managériale autrement dit de rapport à la performance globale.
Hicham Zouanat, Président de la Commission Emploi et Relations Sociales à l’origine de ce rapport souligne dans le texte même du document et avec justesse :
« La santé et la sécurité des salariés, constituent aujourd’hui une condition primordiale d’efficacité et de performance pour l’employé et l’employeur ». Il précise aussi, et de façon très lucide, tout le chemin qui reste à parcourir, « Au regard des analyses et statistiques qui restent très peu disponibles, la situation de la santé et de la sécurité au travail au Maroc reste peu enviable et très préoccupant pour ne pas dire alarmant surtout dans certains secteurs et notamment celui des BTP. Où en est le Maroc en matière de santé et sécurité au travail ? Comment informer et guider les entreprises dans leur démarche de mise en œuvre d’un programme (…), comment s’y prendre pour maitriser les risques de santé et sécurité ? »
Vaste chantier s’il en est. Le Maroc avait ratifié en 2019, la Convention 187 de l’O.I.T concernant le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail était une action. Le Maroc rejoignant sur le tard, 56 autres états membres ayant signé cette convention présentée en … 2006 ! Il y aurait encore beaucoup à faire.
Nul doute aussi que plusieurs entreprises marocaines malgré ou en raison du contexte du moment, davantage mises sous contraintes, vont accélérer les choses.
Certaines comme AMENDIS et d’autres étaient précurseurs au Maroc. En septembre 2019, cette entreprise avait mobilisé ses collaborateurs et collaboratrices autour de la prévention des risques professionnels à travers de larges actions de sensibilisation. Plusieurs engagements ont été retenus et formalisés comme autant d’engagements RSE.
Certaines -agissant dans le secteur moderne – ont déjà adopté pour ce faire un système de management adapté compris comme un système d’analyse des risques professionnels (appréciation et identification des risques) auquel est associé une revue permanente des risques.
A l’heure où la crise sanitaire ne faiblit pas, il y a là comme une invitation à redoubler d’efforts pour que la préoccupation de la santé et de la sécurité en entreprise constitue le socle indépassable de toutes les politiques bienveillantes de bien-être et autres dites de qualité de vie au travail.
S’afférer à construire ce socle solide est un enjeu immédiat !
